Le samedi 27
juillet 2013, Monsieur le Doyen Philippe Goosse a procédé à la bénédiction de la
statue dédiée au Bienheureux Jean-Paul II et à l'inauguration de la chapelle qui
lui est dédiée dans le déambulatoire de la Basilique.
La statue est
posée sur un socle dans lequel est insérée la relique, étoffe maculée de
quelques gouttes de sang du pape, datant de l'attentat survenu en
1981.
Ci-dessous, le
texte de l'allocution prononcée par Monsieur le Doyen, à l'occasion de cette
inauguration.
L’instant
que nous vivons est solennel et profondément spirituel. Quelle grâce
d’accueillir cette statue de Jean-Paul II au sein de notre basilique mais
quelle grâce plus grande encore d’avoir reçu une telle relique de la part du
Cardinal Dsiwizch. Une relique n’est pas un gri-gri ni une forme de
fétichisme ! Ces quelques gouttes de sang offrent une autre forme de
présence qu’une œuvre d’art. Je suis convaincu, et c’est ma foi profonde,
qu’une pluie de grâces émanera de cette chapelle !
Pourquoi Jean-Paul II ?
- Il fut un véritable prophète des temps modernes ! Homme ayant connu la souffrance et la répression des régimes communistes, il s’est battu pour les droits de l’homme, le respect de la dignité humaine. Tout homme est l’égal de son frère, nul ne peut restreindre la liberté de son prochain ou réduire sa pensée à un schéma unique. En allant jusqu’à verser son sang lors de l’attentat de 1981, il a ouvert les frontières de la répression et de la violence. Par ses paroles et ses actes, il a permis à des peuples de naître à une vie libre, plus épanouissante.
- Véritable globe-trotter, il est allé de pays en pays, tel le Bon Pasteur, annoncer la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui s’est abaissé à prendre notre humanité, signe d’un amour sans borne et sans limite envers chacun de ses enfants. Ce grand Pape nous a rappelé également la valeur infinie de toute vie humaine, invitant chacun à quitter ce qu’il appelait « la culture de la mort » afin de naître à la culture de la vie. La vie ne peut être malmenée, nous n’en sommes pas les propriétaires ! Elle doit être respectée dès les premiers jours dans le sein maternel jusqu’au dernier souffle naturel à cette terre. Personne n’a le droit de décider si tel ou tel doit vivre ou mourir ! Personne ne peut s’octroyer le droit de donner la mort !
- Il est aussi l’inventeur génial des Journées Mondiales de la Jeunesse. Cette date du 27 juillet est toute indiquée pour l’inauguration de cette chapelle en ce week-end de clôture des JMJ à Rio de Janeiro au Brésil.
- Jean-Paul II, c’est aussi un grand mystique qui a produit des textes remarquables cependant pas toujours très facile d’accès. Un grand priant qui a enrichi la prière du Rosaire par l’ajout des cinq mystères lumineux. C’est aussi un visionnaire, notamment par la préparation et la célébration du Grand Jubilé de l’an 2000. Souvenez-vous de ces trois années consacrées chacune à une personne de la Sainte Trinité…
Alors
certains verront la figure de Jean-Paul II sous un autre angle :
non-intervention dans les affaires de pédophilie qui ont secoué l’Eglise voilà
quelques années – présence limitée au Vatican, ce qui a entrainé une prise de
pouvoir par la Curie – morale sexuelle et familiale trop stricte et rétrograde…
Objectivement
parlant, il y a certainement eu des manquements, des erreurs de jugements ou
des réactions liées à sa propre histoire, à sa culture. Mais attention, ne nous
trompons pas sur la définition de la sainteté. Un saint n’est pas quelqu’un de
parfait, d’irréprochable. C’est une personne qui s’est efforcée d’être
perméable à l’action de Dieu en elle et par elle, un peu à l’image d’un vitrail
trouvant sa pleine beauté par l’accueil sans réserve de la lumière du soleil.
Un saint est un chrétien imprégné d’évangile et rayonnant de l’amour de Dieu.
Pour
terminer cette intervention bien trop restrictive, je me permets de vous lire
cet extrait d’un texte préparé sur les indications de J-P II et lu le lendemain
de sa mort :
« Le Seigneur
ressuscité offre en don à l’humanité, qui semble parfois égarée et dominée par
le pouvoir du mal, par l’égoïsme et par la peur, son amour qui pardonne, qui
réconcilie et ouvre à nouveau l’âme à l’espérance. C’est l’amour qui convertit
les cœurs et qui donne la paix. Combien le monde a besoin de comprendre et
d’accueillir la Divine Miséricorde ! »
Et
bien ce message posthume exprime le fondement de la création de cette chapelle
au sein de notre basilique qui voit défiler tant et tant de personnes. Parmi
celles-ci, beaucoup sont en recherche de sens, d’espérance et de consolation.
Puisse J-P II, pasteur infatigable, continuer à accomplir de grandes merveilles
dans le cœur de celles et ceux qui viendront se recueillir en ce sanctuaire de
la Divine Miséricorde.
Telle
est mon espérance de pasteur !